chemise pour lui #1

Il y a plus d'un an déjà, je me suis fait offrir le livre de Ryuichiro Shimazaki au titre simple: Les chemises. Seulement, voilà, coudre pour moi, c'est une chose. Je m’accommode somme toutes assez bien d'imprécisions, d'erreurs mais ce n'est pas du tout la même histoire quand il s'agit de coudre pour les autres. A fortiori une chemise. A fortiori pour mon homme.

C'est ce qui explique qu'il m'aura fallu plus d'une année pour que j'ose tenter l'expérience! Et je ne regrette pas.

Le livre est une vraie mine : il est bourré de conseils techniques, de renseignements précis et précieux tant sur les tissus que sur les différents poignets, cols, boutons, utilisés en confection de chemises de luxe. 

Alors certes, ce livre est japonais et comme les livres japonais, les tailles proposées ne montent pas très haut. Mais il se trouve que mon homme est plutôt fin et qu'il entre tout à fait dans le tableau des tailles du bouquin (ô joie!). Après avoir validé la toile (que j'ai bien sûr oublié de photographier), je me suis lancée tout de suite dans la confection (je me connais... si j'avais tardé, j'attendais encore un an avant de m'y mettre: genre c'est bon, je sais faire, pas besoin de voir le produit fini!). J'ai choisi un petit coupon que j'avais depuis longtemps et que je comptais transformer en robe pour ma fille. Maintenant que j'en ai fait une chemise, je me dis qu'il était fait pour cela et je me demande comment j'ai pu imaginer en faire autre chose! Le tissu est bleu pâle à petites fleurs un peu géométriques blanches... (difficile à décrire).

 

Je n'avais pas assez de tissu: l'empiècement intérieur est donc cousu dans un tissu contrastant (une chute de tapis à langer pour mon neveu, de coussin et de trousse. Un tissu rentabilisé quoi!).

 J'ai cousu la version 4: chemise blanche à col semi-italien. Aucune modification si ce n'est que j'ai fait des plis aux poignets plutôt que des fronces. Les poignets sont ronds avec une fente capucin boutonnée. Ce qui a plu à mon homme ce sont les pinces du dos. Il a raison: ça lui va bien!

J'ai fait pas mal d'erreurs en cousant. D'abord le devant droit et de le devant gauche ne sont pas identiques et je me suis trompée en coupant. Ce qui fait que la patte de boutonnage est à l'envers. Je me suis dit que cela ne changeait pas grand chose mais il se trouve que le sens n'est pas choisi au hasard et que monsieur peste à chaque fois qu'il doit se boutonner!

Ensuite; je n'ai pas respecté les consignes en ce qui concerne les marges de couture qui sont toutes différentes selon les pièces et souvent très petites et difficiles à mesurer (comment ajouter 0,8cm par exemple?!?). J'ai peut-être eu tort car j'ai pas mal galéré pour certaines coutures rabattues (par exemple dans les manches, j'en appelle d'ailleurs ici à toutes vos lumières: je ne comprends pas comment on peut faire une couture rabattue sans fermer la manche puisqu'il faut alors coudre à plat). Le livre propose de les faire en assemblant un côté dont les marges sont de 0,7 et l'autre de 2cm plié au fer à 0,8... Le principe est difficile à expliquer, surtout que je ne l'ai pas testé. Mes marges étaient de 1,5cm. Je regrette, car, ma chemise est moins bien finie qu'une chemise du commerce. Je l'aurais voulue parfaite. 

Sur les photos, la chemise a certes été repassée (je vous jure!!) mais après une heure de voiture, que voulez-vous, il n'y parait plus! Vous la voyez donc en condition de vie réelle!

L'ourlet étant cousu au départ de la couture, je trouve la finition de l'hirondelle de renfort assez vilaine. Les coutures ne se prolongeant pas. 

Et puisque ces photos ont été prises le jour de mon anniversaire et que pour cela, j'avais commandé du soleil avant de partir en amoureux déjeuner à St Jean de Luz avant de barboter dans les thermes de San Sebastian, je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager quelques clichés de cette journée parfaite!

Saint Jean de Luz. Paisible et serein

San Sebastian, luxe, calme et volupté.